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Le point sur l’intolérance au gluten

Pour beaucoup, l’intolérance au gluten est la quintessence de la pathologie du 21e siècle. Egalement connue sous l’appellation de maladie coeliaque, elle touche environ 600 000 personnes en France, soit près d’une personne sur 100. Son diagnostic est particulièrement laborieux dans la mesure où elle partage les symptômes d’un large spectre de pathologies digestives : en France, seuls 200 000 patients ont été diagnostiqués, soit un tiers des intolérants. Ce constat lui vaut d’ailleurs le surnom de maladie silencieuse. La science en est encore à ses premiers balbutiements, et les nombreux travaux de recherche qui s’y sont consacrés ne parviennent toujours pas à expliquer sa prévalence :

  • Elle touche trois fois plus de femmes que d’hommes ;
  • Elle peut subvenir à n’importe quel âge.

Cette relative méconnaissance médicale de la pathologie se matérialise par l’absence d’un traitement définitif. En revanche, une diète sans gluten qui prend soin de maintenir l’équilibre préconisé en glucides, lipides et protéines donnera d’excellents résultats au bout de quelques semaines. Aujourd’hui, le boom des concept-stores du manger-sain et de la pâtisserie vegan ou sans gluten traduisent une prise de connaissance du grand public qui s’interroge sur son régime alimentaire. Si vous pensez que vous souffrez de la maladie cœliaque, consultez votre médecin.

Les Romains… pionniers du gluten !

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’agriculture est sans doute l’une des activités humaines qui a le plus subi de mutations, sans mauvais jeu de mot. L’Homme a délaissé depuis longtemps l’exploitation naturelle des cultures pour s’inscrire dans l’intensif et l’effréné. Suivant les régions du monde, les céréales ont souvent constitué la base de la nourriture des peuples. A l’époque romaine, on a commencé à privilégier les espèces qui présentaient les meilleures capacités à s’agglutiner pour la confection de la pâte à pain. Cette « qualité » évolue dans le même sens que la teneur en gluten. Si l’agriculture moderne a permis la sédentarité de la vie de l’Homme, elle aura également scellé l’émergence de pathologies liées au caractère toxique du gluten.

« Les personnes capables d’ingérer du gluten sans conséquences sont de plus en plus rares »

Qu’est ce que le gluten ? C’est tout simplement un mélange de protéines combinées avec de l’amidon que l’on retrouve dans l’endosperme d’une grande partie de nos céréales. Responsable de l’élasticité de la pâte malaxée et de la masticabilité des produits à base de céréales, le gluten est omniprésent dans nos aliments. Il constitue par exemple 80% des protéines contenues dans le blé. Sa nocivité pour l’intestin peut s’expliquer par l’inadaptabilité de notre organisme, et notamment des enzymes et mucines, à l’alimentation moderne et à ses nouvelles macromolécules. Même en petites quantités, le gluten provoque des lésions de l’intestin. C’est le degré des lésions qui varie d’une personne à l’autre pour des raisons prétendument génétiques.
Même si les études en la matière accusent une grande marge d’erreur imputable à la difficulté à diagnostiquer la maladie, il est intéressant de noter que la prévalence suit une tendance haussière dans les pays développés. Par ricochet, les personnes capables d’ingérer du gluten sans aucune conséquence pathologique se font de plus en plus rares. On est donc en droit de s’attendre à ce que l’industrie agroalimentaire s’adapte à cet état de fait en réduisant la transformation des céréales pour revenir à une forme plus saine et moins invasive.

Des symptômes peu évocateurs pour un diagnostic laborieux

Les symptômes propres à la maladie cœliaque sont quasiment inexistants. Le patient se plaindra d’abord de symptômes digestifs incommodants : diarrhée chronique ou intermittente, nausées, vomissements, perte d’appétit, douleurs abdominales intempestives, augmentation du volume abdominal à cause de l’accumulation des gaz, etc. D’autres symptômes viendront compliquer le diagnostic : fatigue chronique, irritabilité, anémie par carence en fer, aménorrhée, aphtes récidivants, dermatite, etc.
Même si aucun traitement curatif définitif n’existe pour le moment, l’intolérance au gluten pourra être neutralisée par un régime alimentaire strict sans gluten. Il permettra :

  • La disparition totale des symptômes en quelques semaines ;
  • La disparition des anticorps après un an ;
  • Une réduction significative des risques d complication ;
  • Le rattrapage de la courbe de croissance chez l’enfant.

D’un autre côté, l’absence d’un régime adapté pendant une trop longue période se traduira par des risques accrus de développer une maladie auto-immune, une ostéoporose, la stérilité (12% des patients) ou encore un cancer du tube digestif de type lymphome intestinal ou adénocarcinome de l’intestin grêle.
Quoi qu’il en soit, il est aujourd’hui tout à fait possible de maintenir sa qualité de vie en présence de cette pathologie en respectant un régime strict et en faisant preuve de bon sens pendant ses courses.

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Recetteo

Petites recettes de cuisine amateur !
Fan de gastronomie et surtout de bons petits plats

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